L’auteur raconte le quotidien de son séjour de six mois au bord du lac Baïkal, de février à juillet, dans des conditions atmosphériques extrêmes avec, en hiver, des températures comprises entre -30 ° C et -35° C.
Supporter quotidiennement une telle température relève quasiment d’un pari. Il faut se soumettre au climat, à la solitude : le voisin le plus proche occupe une cabane en bois identique à celle de l’auteur, située à une quinzaine de kilomètres, et il n’y a évidemment aucun moyen de transport disponible, hormis la marche à pied ou le patinage sur le lac.
L’auteur raconte dans le détail l’organisation de son séjour, les tâches quotidiennes à effectuer : bois à couper pour se chauffer, pêche pour se nourrir, lecture, méditation, exploration des environs dans cette nature hostile, avec pour uniques compagnons deux petits chiens.
La nature est superbe : l’immense étendue du lac, gelé tout l’hiver, sur lequel patiner devient un exercice salutaire, la forêt tout autour, où se trouvent les ressources indispensables, bois et fruits au printemps, produits de la chasse à l’occasion...
Les rencontres sont rares et généralement bien arrosées de vodka. Il est nécessaire de parler russe : les quelques voisins de passage n’ont ordinairement pas appris les langues occidentales. Les nombreux livres emportés ont permis de meubler le temps et, éventuellement, de renforcer la détermination à poursuivre ce séjour, malgré les incidents et les moments de tristesse qui ont pu survenir. Une forme de sagesse est recherchée au cours de cette longue retraite : échapper temporairement à la société de consommation, éprouver sa capacité à supporter la solitude, lutter pour survivre, se protéger des quelques dangers provenant de la nature : éboulements, gel, intempéries, … sans tomber dans la dépression.
Au total, il s’agît d’une expérience peu ordinaire, qui nous ramène à des récits plus anciens, que l’on se réfère à Jack London, dans le grand nord américain ou, dans une veine moins bucolique, au séjour de Dostoïevski dans « la maison des morts » ou de Evguénia Guinzbourg dans le goulag de la Kolima.