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27 juillet 2014 7 27 /07 /juillet /2014 17:18

Lord Jim est un roman qui met en scène la responsabilité, le manquement aux obligations, le sentiment de culpabilité et le rachat.

 

Chacun sait que sur un bateau, en cas de catastrophe, le dernier à quitter le navire est le capitaine. Cette assertion semble aller de soi : le capitaine dirige la navigation, commande tout l’équipage et doit veiller à la sécurité des passagers et de l’équipage. En cas de difficulté, il doit donc rechercher tous les moyens d’éviter les avaries et le naufrage, et fournir tous les efforts possibles pour sauver la totalité des passagers, sans se préoccuper de son propre sort avant d’avoir réglé l’ensemble de ses obligations.

Après être passé par l’école de marine, le jeune Jim navigua : « il connut la monotonie envoûtante de l’existence entre ciel et mer ».

Un jour, après avoir déjà subi quelques désagréments au cours de ses différentes traversées, il « prit un embarquement à bord du Patna », vieux vapeur en mauvais état commandé par un Allemand, en qualité de second.

Huit cents pèlerins embarquèrent sur le Patna et se répandirent dans les moindres recoins du bateau, rapidement repeint pour la traversée. Le vapeur partit vers la mer Rouge. Les relations entre le capitaine et son équipage étaient acerbes, les hommes étant soumis à un régime très strict.

Au cours de la traversée, le bateau heurta une épave qui perça la coque. Dans une grande confusion, l’inquiétude de l’équipage s’accrut. Le capitaine, au mépris de tous ses devoirs, chercha à sauver sa peau en abandonnant les passagers et la majorité de l’équipage. Un canot fut mis à la mer. Jim était hostile aux décisions du capitaine mais, dans un moment d’effarement, il commit l’irréparable en sautant dans le canot.

Contre toute attente, le bateau ne coula pas et gagna un port, tracté par un vaisseau militaire. Un tribunal jugea les membres de l’équipage défaillants.

Un témoin extérieur, le capitaine Marlowe, qui assistait au procès, narre toute l’aventure : la condamnation de Jim, parmi les coupables d’abandon du navire, ses tentatives de reclassement, sa honte, son exil dans un îlot perdu de l’archipel malais, sa prise de responsabilité dans les affaires du pays.

A travers ce récit très dur, minutieusement conté, Joseph Conrad fait prendre conscience au lecteur d’une véritable éthique de la responsabilité tout en montrant que l’important pour un homme est de savoir rester droit, même sans aucune certitude de succès dans son action.

Le quotidien des marins, que Conrad était mieux placé que quiconque pour en exposer les rigueurs, n’est qu’un moyen d’exposer une situation en apparence inextricable et d’en déduire toutes les conséquences.

Derrière l’atmosphère de la marine surgit l’exotisme de l’extrême orient avec sa culture spécifique, qui sert de contrepoint à l’enfermement du bateau, tout en démontrant que les questions humaines les plus difficiles à régler se reproduisent, quel que soit le milieu où elles apparaissent.

 


 

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Dostoïevski et Conrad

 

Le nègre du « Narcisse » - Joseph Conrad

 

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